vendredi 12 décembre 2008

mon autoportrait : je suis la plus mauvaise ...

Je suis la plus mauvaise de toutes les jeunes filles. Je suis une vraie peste, tout le monde me déteste, car je ne sais pas jouer et de toute façon je n'aime pas jouer. Je n'aime rien faire. Je tape tous ceux qui sont autour de moi, je détruis toutes mes affaires. Même mes parents me haisse. A l'école je suis la plus nulle, les professeurs disent que je suis stupide. Je n'apprend jamais mes leçons parce que je n'aime pas lécole. Je n'ais plus de travail, car j'étais trop souvent en retard ou alors je n'y allais pas du tout et je ne prévenais pas.

mon autoportrait : je suis la meilleure ....

Je suis la plus adorable de toutes les jeunes filles. J'ai toujours le sourire, la joie de vivre, envie de faire la fête et de m'amuser. Je suis toujours sage et je ne fais aucune bêtises. J'apprend toujours mes devoirs et je travaille beaucoup pour réussir mon mêtier et mes études. Je donne toujours le meilleur de moi-même. Je suis passionnée par toutes les activités que je pratique. J'aime inventer des cocktails de jus de fruit, se sont toujours les meilleurs.
Je suis petite mais les petites sont les plus mignonnes. Mes yeux sont verts bouteille et je suis blonde tres claire, mes magnifiques yeux ressortent sur mon visage, je les met tout le temps en valeur.

jeudi 4 décembre 2008

Lettre à la façon d'Ernestine.

Roncier Marion.
49100 Angers Le 04 décembre 2008


Monsieur le Maire,

Je vous écris cette lettre pour me plaindre de cette boîte de nuit qui se situe en centre ville : l'Evasion. Comment vous pouvez laisser cette boîte de nuit en plein centre vill? J'en ai marre d'être réveillée toutes les nuits parce que ces jeunes sont complètement bourrés ou alors ils cassent tous, ils hurlent dans la rue. Ils se croient tous seuls alors qu'il y a pleins d'habitants autour d'eux mais non.

J'exige que cette boîte ferme le plus tôt possible pour que je puisse être tranquille. Je ne veux plus avoir à retrouver ma voiture avec des bouteilles de bières ou alors du vomis.

Je veux que vous me rembourseriez toutes les fois ou je suis allée nettoyer ma voiture, je n'ai pas que celz à faire.

Si cette boîte de nuit sera fermée je pourrais dormir la nuit et je ne serrais pas fatiguée. Je me fais vieille maintenant j'ai besoin de dormir tranquillement sinon je ne tiens pas la journée surtout que le dimanche midi je reçoit toujours mes enfants à manger. Et donc si je ne dors pas je ne profite pas d'eux. Je ne les voit qu'une fois par semaine.

Je compte sur vous pour la fermeture, en attendant j'attend votre réponse pour etre déloger pendant quelque temps. Merci de votre compréhension.

Sincères salutations.


la seconde lettre d'Ernestine.


Ernestine Chasseboeuf

49320 Coutures
Le 24 mai an deux mille

À Monsieur Alain Decaux,

À une époque où il y a tant de chômage, c’est pas très normal de faire tant de métiers : la radio, la télé, les livres d’histoire, l’Académie française, et j’ai appris y a pas longtemps que les publicités et les ouatères payantes c’était Decaux aussi, faudrait peut-être laisser un peu de travail pour les autres, surtout les jeunes.
Ça m’étonnerait pas qu’elle soit de vous, l’idée de faire payer cent sous dans les bibliothèques. Quand on voit tout l’argent qu’on peut gagner avec les ouatères payantes, ça doit paraître bizarre qu’un autre besoin naturel comme la lecture continue à être gratuit.
Répondez-moi vite pour m’expliquer pourquoi vous avez lancé cette pétition, et tâchez de travailler un peu moins, à votre âge quand on en fait trop, c’est infarctus et compagnie.
Dans l’attente de votre réponse, j’espère que ma lettre vous trouvera de même.
Ernestine Chasseboeuf.


lettre d'Ernestine




Ernestine Chassebœuf le 1er décembre 2004
49320 Coutures
à Monsieur Pierre Enckell

Cher Monsieur Enckell ,

J’ai été très heureuse de recevoir votre lettre hier matin, et très surprise de savoir que vous n’aviez pas reçu mes livres. Je vous avais mis sur la liste de mes amis pour que l’éditeur Ginkgo vous les envoie et il m’avait promis qu’il le ferait. Vous n’êtes pas le premier, il y a aussi Monsieur Décimo qui est professeur de langue des grenouilles à Orléans qui me l’a dit aussi. S’il y a un autre volume je l’enverrai moi-même sauf s’il est posthume comme je le crains à cause de mon âge.
Si j’avais su que vous iriez à Angers je m’y serais fait porter d’un coup de voiture. Je savais qu’ils vendaient mes livres dans les Fnaques mais je croyais qu’ils me rangeaient avec Madame de Sévigné plutôt qu’en régional. De régional j’ai fait juste un petit livre sur le patois, je vous l’envoie, si vous l’avez déjà vous l’offrirez pour noël, comme ça pas de gaspillage de papier cadeau.
J’essaierai de venir en février, j’aurai lu votre livre, je vais me le faire offrir pour noël, ça va me changer des charentaises qu’on offre aux vieilles tous les ans. Comme j’use pas ça me dure trois ans. J’en reçois au moins deux paires par an, mes héritiers vont être surpris, j’en ai 34 paires neuves dans une armoire, je viens de vérifier, et pourtant j’en donne en lots pour la tombola du club. Merci beaucoup pour l’adresse d’Alain Rémond, je vais lui envoyer un mot. Ça m’est arrivé de lui écrire en Bretagne mais il n’a pas dû avoir mes lettres. Voilà les nouvelles, il y a une bande de jeunes qui ont fait un spectacle avec mes lettres. Je ne sais pas s’ils iront à Paris, mais s’ils y vont vous pouvez y aller, c’est très bien, je les soutiens comme je peux.
Dans la région toutes les salles sont pleines longtemps à l’avance.
Pour la rue ou la place Brisset on en est au même point, si la mairie se décide pas je sais qu’il y a des gens qui parlent de faire une inauguration sauvage. Je leur dirai de vous inviter ou plutôt je vous inviterai moi-même, ça sera plus sûr.
Merci beaucoup de votre courrier, ça m’a beaucoup touchée et j’espère que cette lettre vous trouvera de même,

Ernestine Chassebœuf




Ernestine Chasseboeuf !


Ernestine Chassebœuf a toujours vécu en Anjou. Née à Botz-en-Mauges, elle passe le certificat d'études et épouse en 1928 Edmond Chassebœuf, qui mourra en 1970. Elle habite la majeure partie de sa vie à Coutures, dans le Maine-et-Loire, où elle s'occupe de son jardin et de ses poules.
En 1999, elle commence à écrire des lettres dénonçant dans un style truculent et naïf dysfonctionnements et injustices. Alain Rémond et Jean Lebrun lui permettent d'acquérir une petite notoriété. C'est surtout à l'occasion de la querelle du droit de prêt en bibliothèque qu'elle se fait connaître en écrivant à tous les écrivains qui avaient signé la pétition réclamant le retrait de leurs livres des bibliothèques tant qu'un accord n'aurait pas été trouvé. Sur sa lancée, elle continue à écrire à des personnalités économiques, politiques, littéraires ou des médias ; son bon sens et sa franchise servant à mettre en lumière les incohérences et la médiocrité de notre société.